La Marseillaise, 15.07.2007

L’ALIBI THEATRE.

L’essai transformé d’une Salomé en quête de son identité.

 

« Exilée Salomé »

 

Salomé, personnage biblique dont on ne trouve que peu d’éléments dans la Bible mais qui est l’héroïne de bien des auteurs, notamment Oscar Wilde qui en fait une héroïne sensuelle dans une danse lascive aux sept voiles en échange de quoi Hérode qui tenait Jean Batiste emprisonné lui offrira ce qu’elle veut, elle demandera sa tête.

 

L’épisode de la décollation de Jean-Baptiste, comprenant le récit de la danse de Salomé, est mentionné par deux des quatre évangélistes, Matthieu et Marc. Le mythe de Salomé semble être l’œuvre des Pères et des Docteurs de l’Eglise qui mettaient ainsi en garde les croyants contre les effets pervers de la danse et de la séduction féminine. Salomé devait, à leurs yeux, apparaître impudique, cruelle et lascive.

 

Le personnage de Salomé devient énigmatique, support de réflexions et de doutes, l’auteur et metteur en scène Giancarlo Ciarapica saisit ce mythe et propose une Salomé en proie aux tourments de sa propre quête, une quête existentielle, celle d’une femme en recherche de son identité, de sa vie qui veut une existence réelle, propos pour mettre aussi en exergue la condition de la femme. Oeuvre très originale servie pas une actrice remarquable (Pauline Latournerie) qui offre une Salomé d’une réelle consistance. Seule en scène accompagnée par un guitariste qui égrène des musiques voire des sons de ponctuation.

 

Elle apparaît nue, broyée par la douleur, ses questionnements peu à peu lui donnent une plus grande existence. Le décor composé de grands panneaux au format du rectangle d’or évoquant les temples et les cathédrales deviennent au fil du jeu son vêtement.

 

Un très beau travail donné dans un petit théâtre mais ici la proximité rend encore plus fort ce spectacle.

 

JEAN MICHEL GAUTIER

 

Salomé, un personnage tout en subtilités