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Note d'intention de mise en scène
A propos de Salomé, j’aime la consonance entre réhabilitée et ré-habillée.
Si souvent dénudée pour assouvir les fantasmes et les manques d’inspiration des auteurs, ici, la mise en scène tente de réhabiliter Salomé.
Salomé ré-habillée, Salomé réhabilitée, c’est ainsi qu’elle se vêtira au fur et à mesure de son "appel".
En approchant Jean, elle se construit, se vêtant alors d’habits de lumière, c’est à ce titre évocateur d’architecture qu’elle se pare de longs rectangles, entre voiles et carapaces, en se dévoilant à nous elle se révèle en fait, guerrière de l’esprit en quête de vérité.
Ces géométriques étoffes, aux proportions du rectangle d’or, en se croisant évoquent le Christ dans sa crucifixion ; à plat, elles rappellent la base des temples, verticales elles s’inspirent de l’élévation des cathédrales ; à l’instar de ces dernières, souvent décorées au sol d’un labyrinthe, la scène offre à Salomé la figure de son chaotique parcours intérieur.
Salomé comme tout initié évolue sur son "temple-scène" dans une chronologie symbolisant sa progression.
Perdue depuis deux mille ans dans un cosmos indéfini, seulement stylisé par quatre points cardinaux, elle se dirigera à l’aide de ces seuls repères : est-ouest-nord-sud.
Pour le spectateur, elle vient au monde à l’ouest (jardin) et trouve la lumière naissante à l’est (cour). Son parcours l’aura fait passer par les froides obscurités du nord (fond de scène) au sud ensoleillé (avant-scène) entre dédale rituel et tragique jeu de l’oie, elle ira à la rencontre de la seule vraie connaissance : la découverte de soi.
Dix étapes tiennent lieu d’offices, Salomé se vêtira à sept d’entre elles.
A trois angles du labyrinthe, trois points cardinaux éclairent, c’est à Salomé de s’illuminer afin de prendre place à la quatrième équerre et de trouver ainsi l’inespéré équilibre.
A travers Salomé, c’est peut-être la dernière aventure de l’homme qui est exaltée. L’audacieuse aventure de son propre chemin à suivre, jusqu’à la réalisation de soi.
Plaintes, gémissements, révoltes, prières, incantations induisent nécessairement un espace musical occulte et lancinant.
La guitare spécifique d’André Stern s’emploie à tendre et sous-tendre le péril et les joies lumineuses d’un tel voyage ésotérique.
Si j’ai fait appel au talent du musicien et du compositeur, c’est aussi au luthier de génie à qui j’ai confié de concevoir un instrument au son rare (en bois d’olivier, symbole pacifique, telle Salomé dont le nom signifie la paix)
André Stern décide d’ajouter une septième corde à la guitare ; accordée en SI, elle offre une nouvelle dimension à la construction mélodique. Sept comme les peaux, les jours, les voiles, sept en sa spirituelle valeur numérique.
La musique naît-elle des plaintes de Salomé, l’accompagne-t-elle ou est-ce elle qui suggère à Salomé ses revendications ?
La rencontre finale avec Jean-Baptiste répond à cette question.
Le grand homme ne peut user du verbe qu’à travers une musique céleste, divine voix des hommes quand ils sont artistes.
Giancarlo Ciarapica
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