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Note d'intention de l'auteur

 

 

 

Salomé, mystérieux personnage à la légende plurielle, s’est construite autour de quelques auteurs en mal de "spectaculaire".

 

On la dit dansant parfois nue ; Oscar Wilde lui invente même un strip-tease aux sept voiles. "Impossible !" s’esclaffent les historiens, jamais une femme de ce rang ne se serait prêtée à un tel jeu.

 

Souvenons-nous que Flavius Josèphe, premier historien à parler de Salomé, et ce, plus d’un siècle après les événements, est aussi le premier à lui avoir attribué un nom ; dans la Bible, si l’événement est relaté, Salomé n’est pas nommée.

 

D’autres chercheurs pensent que Salomé n’est que l’avatar d’Hérodiade quand elle dansait elle-même, d’autres encore pensent que si Salomé a existé, elle ne pouvait avoir que trois ans lors de la tragédie, et de ce fait n’aurait pu exécuter cette danse lascive et si sensuelle qu’elle changea le cours de l’histoire chrétienne.

 

Certains auteurs affublent Salomé d’une culture égyptienne, transmise par le peuple auprès duquel elle aurait passé son enfance en nourrice. "Faux !" s’élèvent les spécialistes. Le XIXème siècle et son sens dégoulinant du romantisme iront même jusqu’à accuser Salomé d’apposer un baiser aux lèvres de la tête tranchée et sanguinolente de Jean-Baptiste.

 

D’autres éléments invérifiables rendent Salomé énigmatique : Aura-t-elle été exilée en France à la suite d’Hérode et Hérodiade ? Aura-t-elle été vendue comme esclave en finissant putain à Rome ? Aura-t-elle épousé un tétrarque exotique ? A-t-elle épousé à son tour un de ses oncles ? A-t-elle été exécutée par Hérode pour l’avoir poussé à commettre son méfait ? Nul ne le saura jamais.

 

Même la Bible demeure floue par certains aspects : si les faits sont précis, leur chronologie et leurs implications demeurent incertaines.

 

Il est dit que Salomé a dansé ; il est dit qu’Hérodiade lui conseille de demander la tête de Jean-Baptiste, il est dit qu’Hérode fait trancher la tête de Jean-Baptiste, mais rien n’est explicite quant au déroulement et quant aux responsables de ces actes.

 

Si Salomé a dansé, a-t-elle dansé en sachant le crime qu’elle allait inspirer à Hérode ? Quand a-t-elle demandé conseil à sa mère ? Ici les avis divergent, pour certains, sa danse revêtait un caractère funèbre puisqu’elle savait que son talent condamnait Jean-Baptiste, pour d’autres, elle dansait naïvement pour répondre aux insistances d’Hérode. Ce n’est qu’après, ne sachant que lui demander en "salaire" que Salomé se tourne vers Hérodiade, qui lui souffle d’exiger la décollation de Jean-Baptiste ; innocentant, alors, Salomé partiellement.

 

Flaubert et compères imagineront une extravagante histoire d’amour entre un Jean-Baptiste platonique et une Salomé se consumant de désir.

 

Peut-on aimer charnellement un être qui n’est qu’esprit ?

 

Salomé aura probablement été fascinée par le prophète mais tout les opposait.

 

Voici donc toutes les parts d’ombres, les écueils qui rendent impénétrable le personnage et exaltent un auteur sensible à la douleur d’exister pour une Salomé ballottée par tant de questions. Dans la douleur de ne savoir qui elle est, Salomé hurle, maudit, geint sa crise existentielle, la portant au paroxysme d’une transe incantatoire.

 

Elle se dit victime de l’histoire, martyre de ses bourreaux d’auteurs, défigurée par les ragots littéraires.

 

Salomé supplie Jean dans sa grandeur de l’aider à expier, mais réclame à corps et à cœur que justice soit rendue.

 

Les héros criminels de l’Ancien Testament auquel elle appartient ont eu le bonheur de périr à la suite de leur châtiment, elle ne revendique qu’une chose ; comme ces hommes, mourir enfin pour se libérer de son errance deux fois millénaire.

 

Giancarlo Ciarapica

 

 

 

 

 

 

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